L’ART RENCONTRE L’ENVIRONNEMENT

L’ART RENCONTRE L’ENVIRONNEMENT
Les artistes engagés de l’Anthropocène nous alertent
[ SAMEDI 19 NOVEMBRE ] > Salle Jean Renoir - 30, rue Nicolas Parent
[ 9h15-10h30 ] > Laurent BACHLER, professeur agrégé de philosophie
« LA NATURE,un objet esthétique sublime »
Les mots que nous utilisons pour parler de la nature ont évolué. On parle aujourd’hui plus volontiers de l’environnement, de l’écosys-tème, ou encore, de l’anthropocène. Pourquoi le terme de nature s’est-il ainsi peu à peu éclipsé ? Pourquoi avions-nous besoin de trouver d’autres termes pour parler de notre rapport au monde ? Pour comprendre cette évolution sémantique, il est utile de se rap¬peler ce que les philosophes et les artistes désignaient par ce mot un peu désuet de nature. D’abord objet de contemplation, le spectacle de la nature apparaissait presque comme un modèle pour l’artiste, modèle inégalable. Mais au tournant du XVIIIe siècle, à l’orée de l’époque des Lumières, le regard sur cette nature change. Elle devient plus impressionnante que fascinante, susceptible d’écraser à chaque instant l’humain fragile. Mais dans la prise de conscience de sa fragilité, ce même être humain découvre en lui des ressources pour maîtriser et dominer la nature. Ce sentiment étrange de fai¬blesse et de force face à la nature, c’est ce que l’esthétique appellera le sentiment du sublime. Derrière cette catégorie du sublime, se cache un nouveau rapport à la nature, porteur de progrès mais aussi d’excès. À travers leur esthétique du sublime, les artistes ont vu les ambiguïtés de ce nouveau rapport à la nature.
[ 10h45-12h15 ] > Bénédicte RAMADE, docteur en histoire de l’art, chercheuse et commissaire indépendante à Montréal
« L’ARTISTE EN SENTINELLE : l’environnement à l’œuvre »
Depuis l’émergence des enjeux environnementaux dans nos sociétés au cœur des années 1960, les artistes ont été aux avant-plans de la recherche, de la médiation jusqu’à devenir des lanceurs d’alerte.
Entre pratiques spécifiques (recyclage, aménagements paysagers, jardins, approches scientifiques) et médiums conventionnels, les arts ont toujours représenté ou annoncé les problèmes écolo¬giques. L’accélération et l’intensification actuelles des phénomènes changent-elles la donne ?
À partir d’une contextualisation historique et définitionnelle, seront présentés ces enjeux auxquels le monde artistique est aujourd’hui confronté.
Illustration : Hehe, Champs d’ozone, 2007, © Fonds municipal d’art contemporain, Paris